Ils t'ont préparé un linceul de soie, ma chère.
Ils donneront le meilleur d'eux-mêmes pour que tu quittes ce monde.
Pour piétiner ton nom, pour t'effacer de notre mémoire.
Pour comprimer votre histoire d'un millier d'années et plus dans leurs trous historiques des abîmes sombres.
Est-il possible, ma chère, qu'ils volent nos royaumes, nos costumes nationaux, nos chansons, nos berceuses, nos contes de fées, nos sages et nos poètes?
Ils veulent remplacer nos héros vivants par des personnages imaginaires et leurs légendes. Nos héros sont vivants, la chair et le sang des histoires racontées depuis des siècles au coin du feu dans la nuit.
Nos lames d'épée et notre honneur militaire, ils les salissent avec leurs légendes. Le mot « liberté », ils l'ont entendu de nous.
Ils s'approprient les sommets et les vallées de nos montagnes, d'où nous nous appelions les uns les autres et où nous célébrions nos victoires.
Ils se moquent des mots que notre mère nous a appris au coin du feu.
Ils ne nous laissent pas parler comme nous le faisons depuis notre enfance.
Ils feraient de notre maison un terrain vague, ma chère.
Tout cela pour le bien des serviteurs et des traîtres. Tout cela pour le bénéfice des autres.
Mère, ils ont transformé les prières de la Bible en fables.
Mère, ils s'emparent de tout.
As-tu honte de nous, tes fils et tes filles?
Tu te souviens de plus de mille ans, de temps et d'événements, de la bannière de notre honneur sous laquelle les porte-drapeaux ont été pétrifiés.
Des étendards criblés de balles sanglantes et dressées.
Vous vous souvenez d'un peuple loyal et honorable, debout sur sa propre terre.
Vous étiez fière d'eux.
Mère, as-tu honte de tes fils et de tes filles?
Sommes-nous dignes de notre patrie?
Ne nous maudissez pas, mère!
Mère, nous aurions juré l'honneur, mais nous avons perdu la foi en nous-mêmes.
Ne gâchez pas notre honneur parce que nous l'avons gaspillé!
Ne pleure pas sur nous, mère!
Fais-nous utiliser notre force et notre sagesse!
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